J'avais installé, il y a quelques jours, des nourrisseurs d'entrée aux deux ruches. Je trouvais initialement que ce type de nourrisseur était une bonne idée, car permettait un nourrissement sans ouverture de la ruche. Je dois toutefois me rendre à l'évidence que le système n'est en fin de compte pas phénoménal. En effet, il fonctionne très mal en temps froid - lorsque j'avais alimenté les nourrisseurs, la température tournait autour de 12 à 18 degrés en journée, et les abeilles refusaient le sirop. C'est seulement quand la température à dépassé les 18 degrés que le sirop a bien été collecté. En démontant le nourrisseur, j'ai découvert à l'intérieur une douzaine d'abeilles mortes ou agonisantes, engluées de sirop - j'avais pourtant pris la précaution de réaliser des trous d'appel d'air dans le nourrisseur, comme préconisé par le fabricant. Bref, je ne pense pas réutiliser ce type de nourrisseurs à l'avenir.
J'ai constaté ce matin un comportement curieux des abeilles chez Ingrid: une poignée d'une vingtaine d'abeilles est postée à l'extérieur, autour d'une fente entre deux éléments. Il ne faisait pourtant pas bien chaud quand je l'ai observé à huit heure du matin, environ 14 degrés seulement, donc assez loin de la zone de confort de l'abeille. En auscultant Ingrid, j'ai également découvert une toute petite grappe d'abeilles nichée sous la grille du plancher. Je ne connais pas l'explication de ce comportement... Ont-elles été éjectées de la ruche? Perdues? S'agit-il de gardiennes postées à des endroits stratégiques? Je n'en sais rien. Les abeilles en question semblent tout à fait saines: pas d'ailes déformées, pas de varroa, aucun tremblement, poils propres et en densité usuelle...
Après un weekend ensoleillé, les averses ont repris depuis ce matin, et cela doit durer la semaine... C'est décidément une bien vilaine année pour nos hyménoptères. J'ai donc placé un nourrisseur d'entrée à chaque ruche, avec 500g de sirop pour Astrid et 250g pour Ingrid.
Une petite note positive: j'ai remarqué chez Ingrid un plafond d'abeilles sur l'élément du bas, jusqu'alors désertique. Serait-ce un timide début d'une chaîne cirière? Je ne peux que l'espérer.
Visite des ruches hier soir. Pour rappel, aucun nourrissement n'a été administré depuis le 27 juin. La météo n'a pas été exceptionnelle depuis, mais il y a eu tout de même beaucoup d'éclaircies entre les épisodes de pluie, et un vent très modéré. Le sureau est en fleurs, et le tilleul va arriver, suivi des ronces d'un jour à l'autre.
Astrid n'a pas évolué, ni en bien ni en mal: toujours une petite vingtaine de cadavres sur la grille, une grappe d'abeilles plutôt active dans l'élément du haut et aucune construction dans l'élément du bas.
Ingrid, en revanche, est largement plus dynamique: la grappe est bien descendue et construit avec entrain un nouveau rayon dans l'élément du bas. Je ne l'avais pas remarqué avant, mais elle a aussi complété entre-temps un troisième (et dernier) rayon dans l'élément du haut. Sur la grille, je n'ai trouvé qu'une seule abeille agonisante, signe que les nettoyeuses font un travail efficace. La colonie semble bien partie. Par précaution, je lui ai ajouté un troisième élément par le bas. Je ne me fais guère d'illusions, cet élément ne sera pas construit cette année. Il servira de vide sanitaire durant l'hiver et permettra à la colonie de démarrer les constructions au printemps 2022 sans attendre que je leur donne un étage, ce qui pourrait potentiellement éviter un essaimage. Il y a toujours beaucoup d'humidité dans le toit, au point qu'une limace s'y soit installée.
Je ne sais expliquer la différence de comportement entre les deux colonies. Elles vivent dans des ruches identiques, à un mètre l'une de l'autre. Ingrid me semble avoir suffisamment bien démarré pour la laisser désormais tranquille. Astrid est très moyenne en comparaison, je vais lui installer un nourrisseur d'entrée avec un verre de sirop, peut-être a-t-elle besoin davantage de stimulation.
Il fait beau depuis deux jours, bien que cela ne durera guère d'après les prévisions. J'ai de nouveau enlevé les nourrisseurs. Lorsque le mauvais temps reviendra, j'installerai des nourrisseurs d'entrée que j'ai acheté entre temps. Les deux ruches ont consommé (ou stocké en rayon) l'intégralité du sirop que j'avais placé le week-end dernier, à savoir 500g chacune.
Toujours pas de nouvelles constructions, mais peut-être cela va-t-il évoluer si le beau temps se maintient un peu. Les butineuses rentrent de jolies pelotes de pollen en permanence et les grappes sont bien populeuses - l'élevage de couvain doit battre sont plein. Le chantier "isolation" à évolué également: de nombreuses traces de propolisation sont visibles autour des vitres, entre les corps, dans les nourrisseurs, sur la grille à propolis... Il se passe des choses. Sur les deux ruches j'ai remarqué de la buée derrière la vitre du segment bas, et une forte condensation sous le toit. La buée n'a sans doute rien d'anormal, dans la mesure où il s'agit d'un volume qui n'est pas encore occupé par la grappe, d'autant que ma visite était plutôt matinale. Je suis moins confiant sur la condensation sous toiture, qui risque d’entraîner des moisissures à moyen terme. Je vais prochainement réaliser une ouverture grillagée dans les toits afin d'améliorer la ventilation.
L'avette butine une fleur de trèfle en profitant d'une brève éclaircie en cette fin d'après-midi. Ses corbeilles de pollen sont bien visibles, signe d'une récolte réussie et d'un travail acharné malgré une météo compliquée - son butin n'en est que plus précieux. Émile Warré, poète à ses heures perdues, écrivait il y a un siècle "n’oublions pas que le confort détruit les races, que l’effort, comme l’a dit Pourrat, est la condition de la vie, la difficulté son climat".