J'ai posé avant-hier un plateau de comptage de varroas sous les deux ruches, avec du papier enduit de graisse à traire. J'ai enlevé les plateaux ce midi, c'est à dire 48h plus tard, pour compter le nombre d'acariens tombés. Les résultats:
Ingrid: 6 varroas sur 48h
Astrid: 6 varroas sur 48h
Cameron Jack et al. proposent une formule de calcul permettant d'estimer le nombre de varroas sur la base d'un comptage de Varroas tombés sur 24h. Cette formule est la suivante:
x = (nombre_varroas_tombés - 3.76) * 100 / nombre_de_jours_de_collecte
D'après cette formule, le nombre approximatif de varroas serait d'environ une centaine pour chacune des ruches. Ce nombre, même pour de petites colonies, parait négligeable. Un traitement ne semble donc à priori pas nécessaire - du moins pas dans l'immédiat.
Source: "How to Quantify Varroa destructor in Honey Bee (Apis mellifera L.) Colonies", Cameron Jack et al., édité par l'université de Floride (https://edis.ifas.ufl.edu/pdf/IN/IN125700.pdf)
Le ministère d'agriculture Canadien préconise, quant à lui, un traitement à partir de 12 varroas/jour en été. http://www.omafra.gov.on.ca/english/food/inspection/bees/varroa-sampling.htm
J'ai également observé une grande quantité de tout petits insectes fourmillant sur les bords des planches de comptage. Je ne sais dire de quel animal il s'agit, ils étaient minuscules (moins du tiers de la taille d'un Varroa, donc clairement en dessous du millimètre), très vifs et de couleur rouge. Ils étaient difficiles à prendre en photo, et le cliché ne reflète d'ailleurs pas du tout leur véritable couleur. Je suppose qu'il doit s'agir de quelques acariens attirés par les débris de la ruche. Des aoûtats peut-être? La période y serait propice.
How to Quantify Varroa Destructor in Honey Bee Colonies.pdf (3631 KiB)
La météo fut exceptionnelle durant la dernière semaine, ce qui a permis aux abeilles de rattraper un peu de retard. Ingrid a presque terminé la construction de son second élément, l'hivernage ne devrait donc pas lui poser problème. Depuis hier, quelques pluies sont passées, et ce n'est sans doute pas une coïncidence si j'ai trouvé ce matin quelques morceaux de cadavres de nymphes sur la planche d'envol de Ingrid. H. Storch mentionne, dans son ouvrage "Au trou de vol" (1983), que c'est un comportement à priori normal en cas de disette. Avec le retour de la pluie, les abeilles anticipent probablement une période difficile, et procèdent à l'éjection des nymphes de mâles afin de garantir des réserves suffisantes au reste de la colonie au cas où la pluie persistait au-delà de quelques jours. Astrid n'a pas ce comportement, je suppose qu'il faut en chercher la raison dans la différence de dynamisme entre ces deux colonies.
La modification que j'ai récemment apporté à la toiture de Ingrid s'est avérée bénéfique: plus aucune trace d'humidité ni moisissure. J'ai donc réalisé la même modification sur Astrid. J'utiliserai ce même concept sur les ruches que je construirai durant l'hiver.
Après plusieurs semaines de pluies et orages, le beau temps est enfin de retour depuis ce midi. Les abeilles sortent en masse et les planches d'envol se sont transformées en autoroutes. Le pollen rentre en continu. La saison n'est pas perdue.
Je mentionnais récemment que de l'humidité s'accumulait sous le toit des ruches. J'ai jeté un œil aujourd'hui au toit de Ingrid et ai découvert une situation pour le moins préoccupante: le dessous du toit était complètement trempé, voir gélatineux, et de la moisissure commençait à apparaître à de nombreux endroits. Ce toit est un modèle de la scierie Mombert - il est très joli, mais manifestement peu fonctionnel. Nous sommes en pleine période de séchage de miel, la ruche a besoin d'évacuer une quantité d'eau importante, ce qui requiert une ventilation efficace. J'ai apporté au toit quelques menues modifications:
L’emboîtement du toit n'était pas pratique, car avec le gonflement du bois il était parfois difficile d'enlever le toit sans que le coussin ne vienne avec. Un toit simplement posé est largement plus simple à manipuler, mais il est alors préférable de le fixer au coussin, par exemple à l'aide de deux fixe-éléments. Dans mon cas ce n'est pas utile car je sangle systématiquement les ruches. D'ailleurs l'espace de ventilation basse que j'ai réalisé me permet désormais de sangler la ruche de façon bien plus esthétique. Je vais observer cette nouvelle version de toit quelques jours, et si l'expérience est concluante je reproduirai la même chose pour Astrid. Le seul risque que j'imagine, c'est que les ouvertures réalisées pour la ventilation permettent l'accès à quelques nouveaux locataires - oiseaux, guêpes, souris... Il sera toujours temps de grillager ces accès si des habitants encombrants venaient squatter le toit des abeilles.