Après plusieurs semaines de pluies et orages, le beau temps est enfin de retour depuis ce midi. Les abeilles sortent en masse et les planches d'envol se sont transformées en autoroutes. Le pollen rentre en continu. La saison n'est pas perdue.
Je mentionnais récemment que de l'humidité s'accumulait sous le toit des ruches. J'ai jeté un œil aujourd'hui au toit de Ingrid et ai découvert une situation pour le moins préoccupante: le dessous du toit était complètement trempé, voir gélatineux, et de la moisissure commençait à apparaître à de nombreux endroits. Ce toit est un modèle de la scierie Mombert - il est très joli, mais manifestement peu fonctionnel. Nous sommes en pleine période de séchage de miel, la ruche a besoin d'évacuer une quantité d'eau importante, ce qui requiert une ventilation efficace. J'ai apporté au toit quelques menues modifications:
L’emboîtement du toit n'était pas pratique, car avec le gonflement du bois il était parfois difficile d'enlever le toit sans que le coussin ne vienne avec. Un toit simplement posé est largement plus simple à manipuler, mais il est alors préférable de le fixer au coussin, par exemple à l'aide de deux fixe-éléments. Dans mon cas ce n'est pas utile car je sangle systématiquement les ruches. D'ailleurs l'espace de ventilation basse que j'ai réalisé me permet désormais de sangler la ruche de façon bien plus esthétique. Je vais observer cette nouvelle version de toit quelques jours, et si l'expérience est concluante je reproduirai la même chose pour Astrid. Le seul risque que j'imagine, c'est que les ouvertures réalisées pour la ventilation permettent l'accès à quelques nouveaux locataires - oiseaux, guêpes, souris... Il sera toujours temps de grillager ces accès si des habitants encombrants venaient squatter le toit des abeilles.
J'avais installé, il y a quelques jours, des nourrisseurs d'entrée aux deux ruches. Je trouvais initialement que ce type de nourrisseur était une bonne idée, car permettait un nourrissement sans ouverture de la ruche. Je dois toutefois me rendre à l'évidence que le système n'est en fin de compte pas phénoménal. En effet, il fonctionne très mal en temps froid - lorsque j'avais alimenté les nourrisseurs, la température tournait autour de 12 à 18 degrés en journée, et les abeilles refusaient le sirop. C'est seulement quand la température à dépassé les 18 degrés que le sirop a bien été collecté. En démontant le nourrisseur, j'ai découvert à l'intérieur une douzaine d'abeilles mortes ou agonisantes, engluées de sirop - j'avais pourtant pris la précaution de réaliser des trous d'appel d'air dans le nourrisseur, comme préconisé par le fabricant. Bref, je ne pense pas réutiliser ce type de nourrisseurs à l'avenir.
J'ai constaté ce matin un comportement curieux des abeilles chez Ingrid: une poignée d'une vingtaine d'abeilles est postée à l'extérieur, autour d'une fente entre deux éléments. Il ne faisait pourtant pas bien chaud quand je l'ai observé à huit heure du matin, environ 14 degrés seulement, donc assez loin de la zone de confort de l'abeille. En auscultant Ingrid, j'ai également découvert une toute petite grappe d'abeilles nichée sous la grille du plancher. Je ne connais pas l'explication de ce comportement... Ont-elles été éjectées de la ruche? Perdues? S'agit-il de gardiennes postées à des endroits stratégiques? Je n'en sais rien. Les abeilles en question semblent tout à fait saines: pas d'ailes déformées, pas de varroa, aucun tremblement, poils propres et en densité usuelle...
Après un weekend ensoleillé, les averses ont repris depuis ce matin, et cela doit durer la semaine... C'est décidément une bien vilaine année pour nos hyménoptères. J'ai donc placé un nourrisseur d'entrée à chaque ruche, avec 500g de sirop pour Astrid et 250g pour Ingrid.
Une petite note positive: j'ai remarqué chez Ingrid un plafond d'abeilles sur l'élément du bas, jusqu'alors désertique. Serait-ce un timide début d'une chaîne cirière? Je ne peux que l'espérer.
Visite des ruches hier soir. Pour rappel, aucun nourrissement n'a été administré depuis le 27 juin. La météo n'a pas été exceptionnelle depuis, mais il y a eu tout de même beaucoup d'éclaircies entre les épisodes de pluie, et un vent très modéré. Le sureau est en fleurs, et le tilleul va arriver, suivi des ronces d'un jour à l'autre.
Astrid n'a pas évolué, ni en bien ni en mal: toujours une petite vingtaine de cadavres sur la grille, une grappe d'abeilles plutôt active dans l'élément du haut et aucune construction dans l'élément du bas.
Ingrid, en revanche, est largement plus dynamique: la grappe est bien descendue et construit avec entrain un nouveau rayon dans l'élément du bas. Je ne l'avais pas remarqué avant, mais elle a aussi complété entre-temps un troisième (et dernier) rayon dans l'élément du haut. Sur la grille, je n'ai trouvé qu'une seule abeille agonisante, signe que les nettoyeuses font un travail efficace. La colonie semble bien partie. Par précaution, je lui ai ajouté un troisième élément par le bas. Je ne me fais guère d'illusions, cet élément ne sera pas construit cette année. Il servira de vide sanitaire durant l'hiver et permettra à la colonie de démarrer les constructions au printemps 2022 sans attendre que je leur donne un étage, ce qui pourrait potentiellement éviter un essaimage. Il y a toujours beaucoup d'humidité dans le toit, au point qu'une limace s'y soit installée.
Je ne sais expliquer la différence de comportement entre les deux colonies. Elles vivent dans des ruches identiques, à un mètre l'une de l'autre. Ingrid me semble avoir suffisamment bien démarré pour la laisser désormais tranquille. Astrid est très moyenne en comparaison, je vais lui installer un nourrisseur d'entrée avec un verre de sirop, peut-être a-t-elle besoin davantage de stimulation.